
Sophie Chavigneau – d’une vocation née lors des JEMA à sa propre participation : interview d’une jeune plumassière passionnée
6 mars 2025
Focus programmation
Reportage
Découvrez le témoignage de Sophie Chavigneau, fière d'ouvrir son atelier Coup de coeur plumes lors des JEMA 2025.
Bonjour Sophie, merci de nous accorder cet entretien. Tu nous as écrit un message sur les réseaux sociaux qui nous a touché et nous avions à coeur de te rencontrer. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sophie Chavigneau, j’ai 19 ans et je suis plumassière. C’est un métier qui me passionne depuis mon enfance et aujourd’hui, j’ai la chance de l’exercer.
Tu nous as raconté avoir découvert le métier de plumassier à 9 ans grâce aux JEMA. Peux-tu nous raconter ce moment précis ?
Je suis originaire du sud de la France, et ma mère est créatrice de robes de mariée. Dans le cadre de son travail, nous montions souvent à Paris, et j’adorais l’accompagner. Un jour, il y a 10 ans, nous sommes venues par hasard pendant les Journées Européennes des Métiers d’Art. Ma mère m’a proposé de visiter des ateliers et nous sommes allées au Viaduc des Arts, dans le 12ᵉ arrondissement, où plusieurs artisans exercent leur savoir-faire.
C’est là que nous avons découvert l’atelier de Julien Vermeulen, plumassier. Il nous a ouvert ses portes et j’ai pu poser plein de questions. C’était une vraie discussion, un moment d’échange incroyable. J’ai immédiatement été fascinée par ce métier. En rentrant à la maison, j’en ai reparlé à ma mère, c’était comme une révélation.
Les années suivantes, j’ai continué à aller à la rencontre des plumassiers lors des JEMA : je suis retournée voir Julien Vermeulen, j’ai découvert Janaïna Milheiro et j’ai même eu la chance d’échanger avec Nelly Saunier, Maître d’Art, lors d’un atelier qu’elle animait au Musée de la Chasse.
Quel a été ton parcours pour arriver à ce métier ?
Quand j’étais au collège, il était difficile de trouver des informations sur le parcours à suivre pour devenir plumassière. En 3ᵉ, j’avais de bons résultats en mathématiques, et mes professeurs m’encourageaient plutôt à poursuivre dans cette voie plutôt que de me tourner vers un métier manuel. Ils voyaient cela comme une voie de garage.
Heureusement, j’ai eu la chance d’être soutenue par mes parents, qui ont tout fait pour que je puisse suivre ma vocation. J’ai d’abord obtenu un bac pro Métiers de la mode et du vêtement au lycée polyvalent Saint-Vincent de Paul à Nîmes.
Ensuite, j’ai voulu intégrer le CAP plumassier au lycée Octave Feuillet, qui est le seul établissement à proposer cette formation. Mais comme les titulaires d’un bac pro ne sont pas prioritaires, je n’ai pas été acceptée. J’ai donc suivi un FCIL Mode et accessoires (équivalent bac+2), qui m’a permis d’explorer pendant un an plusieurs métiers liés aux arts décoratifs : broderie, chapellerie, plumasserie et parure florale.
À la fin de cette formation, j’ai passé mon CAP plumassier en candidat libre, que j’ai obtenu en juin 2024. Aujourd’hui, je continue mes études en Brevet des Métiers d’Art (BMA) au lycée Octave Feuillet.
J’ai également eu la chance de réaliser plusieurs stages dans des maisons prestigieuses :
- Plume de Paris, qui a été le premier à me faire confiance à 13 ans pour mon stage de 3ᵉ.
- Maxime Leroy au Moulin Rouge.
- L’atelier de chapellerie de l’Opéra Garnier.
- Lemarié, au 19M.
- Vermont, spécialisé en broderie pour Dior.
Tu as monté ton entreprise juste après ton CAP. Pourquoi ce choix ?
J’ai obtenu mon CAP fin juin et j’ai créé mon entreprise mi-juillet. J’ai toujours su que je voulais travailler à mon compte. Je viens d’une famille d’artisans et d’auto-entrepreneurs, donc pour moi, c’était une suite logique.
Que ressens-tu à l’idée de participer aux JEMA cette année, mais cette fois en tant qu’artisan exposante ?
C’est un sentiment très particulier, comme si la boucle était bouclée. Cela me fait extrêmement plaisir, d’autant plus que cela arrive tout pile 10 ans après ma première découverte du métier.
Comment comptes-tu organiser tes portes ouvertes et accueillir les visiteurs ?
J’ouvrirai mon atelier Coup de coeur plumes au public le vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 avril. Nous proposerons deux ateliers participatifs, l’un en broderie et l’autre en plumasserie. Tous les éléments réalisés par les participants seront intégrés à une œuvre murale, en lien avec le thème des JEMA 2025 : « Traits d’union ».
L’événement se tiendra dans la boutique de ma mère, et des amies brodeuses se joindront probablement à nous. Nous serons ravies d’accueillir du jeune public et de partager nos savoir-faire !
As-tu un domaine de prédilection dans ta pratique de la plume ?
Ma clientèle est principalement composée de cabarets, et je réalise aussi des bijoux pour les particuliers. Mais ce qui me passionne le plus, c’est le design d’intérieur et l’ameublement. C’est un domaine où la plume est encore peu connue, et pourtant, elle permet de créer des pièces sublimes en collaboration avec d’autres artisans, comme des ébénistes.
Quel message aimerais-tu transmettre aux jeunes qui, comme toi, pourraient découvrir leur vocation lors des JEMA ?
Il n’y a pas de honte de faire un métier de ses mains, il n’y a pas de sous métier, quand on a un rêve il faut y aller à fond !

Retrouvez Sophie lors des JEMA : découvrir sa programmation.
Découvrez son atelier Coup de coeur plumes :
https://www.coupdecoeurplumes.fr/
Téléphone : +33 6 65 60 2710
Courriel : contact@coupdecoeurplumes.fr
Adresse : 192 rue du faubourg Saint-Martin, Paris, 75010, France